Tu as cessé de regarder la lune comme si elle avait réellement un visage
Tu as cessé de donner toutes formes aux nuages tel qu’on le faisait
Tu as cessé d’encombrer les pièces de rêves et de projets
D’accrocher tes réussites sur la corde à linge
Tu as cessé d’être ce p’tit bonhomme qui comptait les moutons et les orages
Tu as commencé à vivre comme si tu étais seulement un ombrage
Même pas propriétaire de ton âme
Une location sans agrément
Sans agréable non plus
T’achetais les rêves des autres
C’était moins d’ouvrage pour toi
Suivre des routes où nombreux avaient déjà piétiné
Des routes violées de pas
Mais vierge de spontanéité
Tu semblais déconnecté de toi-même
Comme si on t’avait débranché
Ou peut-être que tu étais hors réseau
Pis tu étais rendu à marcher au Wi-Fi tout comme tout
Même les pommes, les poires, les ananas et les biscuits soda
Tu laissais à désirer
Même que la pitié, gênée, était partie fumer
Moi je suis resté
Je me suis questionnée sur ton existence
J’ai pris patience et je n’ai pas pris mes jambes à mon coup
J’ai pris ton cœur et je l’ai bercé, bercé, bercé
Je l’ai réhabitué à la chaleur du mien
Au bonheur qu’on a quand on est bien
Je t’ai débranché du réseau pis je t’ai reconnecté direct dans ma peau
Avoue qu’on est pas pire bien
Tu étais sans maux