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Sandrine Demers

Quand tu es devenu hors-réseau.


Tu as cessé de regarder la lune comme si elle avait réellement un visage

Tu as cessé de donner toutes formes aux nuages tel qu’on le faisait

Tu as cessé d’encombrer les pièces de rêves et de projets

D’accrocher tes réussites sur la corde à linge

Tu as cessé d’être ce p’tit bonhomme qui comptait les moutons et les orages

Tu as commencé à vivre comme si tu étais seulement un ombrage

Même pas propriétaire de ton âme

Une location sans agrément

Sans agréable non plus

T’achetais les rêves des autres

C’était moins d’ouvrage pour toi

Suivre des routes où nombreux avaient déjà piétiné

Des routes violées de pas

Mais vierge de spontanéité

Tu semblais déconnecté de toi-même

Comme si on t’avait débranché

Ou peut-être que tu étais hors réseau

Pis tu étais rendu à marcher au Wi-Fi tout comme tout

Même les pommes, les poires, les ananas et les biscuits soda

Tu laissais à désirer

Même que la pitié, gênée, était partie fumer

Moi je suis resté

Je me suis questionnée sur ton existence

J’ai pris patience et je n’ai pas pris mes jambes à mon coup

J’ai pris ton cœur et je l’ai bercé, bercé, bercé

Je l’ai réhabitué à la chaleur du mien

Au bonheur qu’on a quand on est bien

Je t’ai débranché du réseau pis je t’ai reconnecté direct dans ma peau

Avoue qu’on est pas pire bien

Tu étais sans maux


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