
Son corps avait déraillé
Désorienté
Il était non vacant sur la 10 en plein milieu des foutus champs de maïs
Des épis et des épines s'étaient logés profondément dans son cœur, dans sa chair
Bien décidés à y rester en résidence permanente, pour y porter malheur
Ça sentait l’épluchette et la rancœur
Les colibris et les geais bleus avaient pogné la frousse et la poudre d’escampette
C’était ce genre d’odeur qu’y faisait déguerpir
Pourtant il est resté, droit comme d’la charpente
Le visage en boudin
Son corps avait cimenté les semences et ses cheveux étaient devenus d’or
Telles les feuilles des épis en août
Son corps était crispé comme des étendues de terres gelées
Il avait le cœur saignant
Tellement que ça faisait éclater le maïs en sanglot
Mais c’était loin d’être le genre d’événement divertissant où on se gave de pop-corn
Les épines étaient devenues de vrais crocs
Le champ était devenu cet étang de dégoût et de déception
Les corbeaux puisaient à la source qui émanait d’abondance
Le fumier en était jaloux