J’ai sorti mon cœur du congélateur
Un matin de juillet
Ça fait quand même de ça belle lurette
Vous savez l’un de ces matins où l’on se dit
Bin là, c’est l’été
Faque ça suffit tabarouette
Faut commencer à déballer.
Bon, faut dire que les contours avaient
Un peu pas mal séchés.
Enseveli sous d’autres viscères au froid,
Même adéquatement emballé,
Pour conserver sa bonne température
Y’aurait fallu que l’air circule mieux
Y’avait pas mal de cristaux de glace autour
J’pensais qu’il ne serait plus bon
Ça a pris pas mal de temps à fondre
Puis au bout d’un moment,
C’est par hasard que tu l’as vu et qu’t’as dit
« Hé ! C’est qu’il a l’air bon ! »
Avec précaution tu y as goûté un peu
J’avais peur de ce que tu dirais
Je voulais me cacher
Parce que moi, bin…
J’cuisine pas beaucoup
« Hmmm ! Les bouttes secs, ça donne du croustillant ! »
T’as dit que t’avais aimé ça.
T’avais vraiment aimé ça ?
Nageurs heureux mes yeux ont flotté
Heille ! Ça m’a donné de l’espoir
Mais je ne savais pas si je pouvais te croire.
En tout cas, de le conserver, j’avais quand même bien fait.
On s’en est délecté un peu
Puis beaucoup
Et Ô surprise !
Ça a carrément bien vieilli
Même que ça a pris de la valeur
Tu sais comme les maisons et les bons vins
On le déguste toujours
T’imagines-tu ?
Et j’te jure que cette belle boustifaille,
Elle existe bel et bien grâce à toi
Je te le dirai jamais assez alors je le répète
Merci merci à toi
Mon petit cœur
D’être resté vivant
Malgré le frette et le vent qui assèchent
Rédigé par : Annik Gélinas
Révisé par : Gabrielle Landry-Demers
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