Mille morts, une vie
- Stéphanie Turcotte
- 2 juin
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ta volonté déchaînée ta maladie
mon flegme assumé ma survie
tu es de blanc d’âme noircie
ton fief ne connaît rien du gris
moi je suis née sur un spectrum
équilibriste de continuum
si tu te coupes
je te recouds
car je suis saine
et tu es fou
quand je suis pleine
tu es le trou
tu phagocytes
ta femme orbite
tes projections mesquines
crient dopamine famine
ignorent ton ventre plein
nient mon sang sur tes mains
je pulse à ton ego repu
de ma sève sexe charnu
décalque de vassale nue
devant ton imposante cuirasse
derrières ces masques carapaces
tes yeux voraces de rapace
m’harassent, m’effacent, me cadenassent
rythmée aux obscures variations
de tes intonations détonations
éviscérée en donation
hara-kiri dans ta prison
fuir cette sentence de déraison
la nuit cette pensée m’effleure
il est possible que j’en meure
mais tu m’enlaces avec des fleurs
susurre notre nouveau bonheur
fiel d’haleine infusée du leurre
demain sera de salive caustique
de sperme fantasmes vitrioliques
ta gueule beuglera pour soumettre
tu déchiquettes tu m’émiettes
dans les décombres de mon âme
une part de moi exempte de blâme
muette braise sous ces mille morts
tu me veux legs de l’infâme
pourtant je sens je souffle encore
cette fois ce sera pour ma flamme
je vois mon corps dans un miroir
les lames rouillées du hachoir
je sais le sort devant m’échoir
je m’échapperai je dois ce soir…
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