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Mille morts, une vie



ta volonté déchaînée ta maladie

mon flegme assumé ma survie

tu es de blanc d’âme noircie

ton fief ne connaît rien du gris

moi je suis née sur un spectrum

équilibriste de continuum


si tu te coupes

je te recouds

car je suis saine 

et tu es fou

quand je suis pleine 

tu es le trou

tu phagocytes

ta femme orbite 


tes projections mesquines

crient dopamine famine

ignorent ton ventre plein

nient mon sang sur tes mains

je pulse à ton ego repu

de ma sève sexe charnu

décalque de vassale nue

devant ton imposante cuirasse

derrières ces masques carapaces

tes yeux voraces de rapace

m’harassent, m’effacent, me cadenassent


rythmée aux obscures variations 

de tes intonations détonations

éviscérée en donation

hara-kiri dans ta prison

fuir cette sentence de déraison 


la nuit cette pensée m’effleure

il est possible que j’en meure

mais tu m’enlaces avec des fleurs

susurre notre nouveau bonheur

fiel d’haleine infusée du leurre


demain sera de salive caustique

de sperme fantasmes vitrioliques

ta gueule beuglera pour soumettre

tu déchiquettes tu m’émiettes


dans les décombres de mon âme

une part de moi exempte de blâme

muette braise sous ces mille morts

tu me veux legs de l’infâme

pourtant je sens je souffle encore

cette fois ce sera pour ma flamme


je vois mon corps dans un miroir

les lames rouillées du hachoir

je sais le sort devant m’échoir

je m’échapperai je dois ce soir…



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