top of page

Suggestion littéraire: Frappabord



Autrice : Mireille Gagné

Éditeur : La Peuplade

216 pages

Littérature - roman québécois

Paru en 2024


Province du Québec, 1942. Sur Grosse-Île, dans le fleuve Saint-Laurent qu'arpentent les sous-marins allemands, les gouvernements américain, britannique et canadien mettent en place un projet top secret. Des dizaines de scientifiques y sont réunis dans la plus grande discrétion, afin de mettre au point une arme bactériologique nouvelle. Des décennies plus tard, à l'occasion d'un épisode de canicule d'une ampleur inédite, des accès de rage bousculent la petite ville de Montmagny et ses alentours. Elle semble se propager comme une épidémie à mesure que les frappabords se multiplient.

Mireille Gagné fait preuve d'invention dans ce deuxième roman, un livre écologique, subtil et haletant, qui nous recommande d'écouter ce que le vivant essaie de dire: l'équilibre est un état à retrouver.


Vous auriez probablement ressenti de la nausée en nous voyant surgir sur les berges du Saint-Laurent: une nuée de frappabords, en une seule main sombre et vorace, caressant les herbes hautes au lever du soleil.

Ce que j'en dis


La première fois que j’ai lu le titre « Frappabord », je ne savais pas ce que ça voulait dire. Naïvement j’ai pensé :  Ah! Ça doit être un terme comme tribord et babord. Ça doit se passer en milieu marin maispourquoi l’image de la mouche ? 

 

J’ai cherché le mot frappabord. Il s’agit en fait d’un insecte; la mouche à chevreuil. Vous savez cette bestiole qui pique et qui nous arrache des bouts de peau l’été.

 

J’ai lu le résumé du livre et ça m’a immédiatement attirée.

 

L’histoire se passe en partie dans l’archipel de l’Isle-aux-Grues, plus particulièrement à Grosse-Île, au Québec, à l’époque de la seconde guerre mondiale.

 

On sait qu’avant cette guerre, Grosse-Île était, pour de vrai, un lieu de quarantaine (de 1832 à 1937) où des immigrants d’Irlande et d’Angleterre étaient gardés, observés et parfois traités afin d’éviter la propagation de maladies infectieuses telles que le typhus et le choléra.

 

Pour avoir déjà visité cette Île, et y avoir entendu toutes sortes d’anecdotes nébuleuses reliées aux recherches bactériologiques secrètes effectuées pendant la guerre, j’étais très curieuse de lire ce que Mireille Gagné avait concocté comme histoire sur le sujet.

 

On y retrouve trois narrateurs dont… la fameuse mouche. Ou du moins, on a le point de vue de l'une d'entre elles. Ingénieux!


Il y a des allers et des retours dans le temps qui nous permettent de comprendre la relation entre les personnages et le lien entre la situation de 1942 et celle d’aujourd’hui.

 

J’ai été happée par le roman. J’ai eu mille questionnements reliés à ce qui est raconté dans le roman mais aussi reliés à ce qui s’est véritablement passé à Grosse Ile durant la Guerre. Quels étaient les réels objectifs des recherches de ces scientifiques (dans le livre et dans la vraie vie) ? 


Les hypothèses que je me suis faites moi-même et/ou que j’ai perçues dans l’histoire, m’ont donné froid dans le dos car, il n’y a pas de réponses certaines ou concrètes.

Je me suis sentie comme on se sent après avoir lu une chute surprenante d’une nouvelle et qu'elle nous fait se questionner encore et davantage.


J’ai vraiment aimé ce livre.

 

Je n’en dirai pas plus. Ai-je titillé votre curiosité ?

0 commentaire
bottom of page