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Sandrine Demers

Je te laisse les tropiques.


Tu as pris mon cœur-ricochet

Tu l’as emmailloté de feuilles de bananier

Pour imprégner à ma peau le doux souvenir de nos amours tropicaux

Ces doux amours qui sentaient bon la goyave et qui avaient une soundtrack de Ukulele

Tu m'as tendu au bout de tes bras balnéaires me dirigeant vers des mirages qui selon toi allaient me permettre d'avoir une vue sur des bonheurs plus gracieux

De m'épanouir davantage comme les cocotiers en pleine saison

D’être moins égratignée par notre amour parfois épineux qui laissait mes yeux se gorger d’eau un peu trop souvent

Je n’étais pas d'accord avec cette décision, ta décision

Tu étais le seul mirage que je désirais convoiter, dans lequel je voulais me plonger tous les étés

La mousson avait pris racine dans nos amours ces quelques jours, oui je l'admet

Même si j'avais le cœur détrempé par les averses d'hier

Je t'avais quand même dans la peau profondément jusqu'en Amazonie

j'ai pris un respire et j'ai finalement compris.

Compris ce que tu désirais malgré la passion et les couchés de soleil.

J’ai alors mis une main sur ton cœur-orchidée

Je me suis promise de ne plus le blessé

De ne plus le laissé se faire abîmé par les pluies acides et les déceptions corsées

Je t'ai laissé un «je t'aime» tracé dans le sable où on aimait se coller l'âme

Pis je suis partie à l'aube avant que le soleil éclaire ma peine


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