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C'est pas con.

Sandrine Demers

J’avais le cœur fraîchement pressé

Moins bon que de la limonade

Vraiment plus acide

Brûlement d’estomac et brûlement tout court assuré

Un sentiment imposteur

J’avais cette envie pressante de crier

Mais je criais sous l’eau

Le son ne se rendait pas à la surface

Personne n’entendait le cri d’alarme

Pourtant je criais de l’intérieur

On pouvait voir mes organes vibrer de peur

Les cadres de mes souvenirs se fracassait dans ma tête

Entends-tu pas?

J’avais à ce moment une seule envie, celle de prendre frette

De laisser ma peau, mon cœur et ma tête prendre l’air et sentir le vent les transpercer

Pas violemment

Sans cicatrice, seulement pour goûter la fraîche

J’avais cette envie pressante de respirer

L’envie de laisser le vent danser dans mes pores et ma trachée

Peux-tu ouvrir la fenêtre?

Pis après, l’avalanche est partie

Sans préavis

Elle est simplement partie

J'avais peur de ne plus revenir de cette tempête

Elles est partie, laissant mon corps en abandon

Laissant mes joues en confiture et mon ventre devenu steak haché

Et elle t'a laissé toi, regardant ce film douloureux sans pouvoir y jouer un rôle

Je me suis sentie conne

Conne de te faire culpabiliser

Conne

Sans avoir de mots pour pouvoir te rassurer, toi et tes yeux ébahis et attristés

Conne de me sentir ainsi quand avec toi et avec tout le monde qui m’entoure j’ai tout pour construire mon bonheur

C'est quoi mon problème?

Je me sentais conne de ne pas pouvoir dissiper cette douleur dans ma poitrine

De ne pas pouvoir la pit’cher au large, ricochet ou pas

De juste pu pouvoir l’apercevoir au rivage

Avoir la criss de paix

C’est vraiment ce dont j’avais besoin

De desserrer l’étaux qui me prenait la gorge

Je me suis sentie conne de ne pas pouvoir trouver le souffle qu’il me faut pour être bien

Trouver le souffle pour te dire je t'aime

Pourtant envelopper de tes caresses, je suis toujours bien

Mais, cette fois-ci, rien avoir avec tes caresses je te l’jure

C'est l'avalanche, c'est sa faute à elle

Conne je te dis c’était le seul mot qui me venait à l’esprit, le seul adjectif plausible

Mais avec le temps je me trouve conne d’avoir pensé ainsi

Parce qu’il n’a rien de con

Rien du tout.

Parce que ma douleur existe pour vraie et la tienne aussi

C’est important de la prendre au sérieux et de prendre les moyens qui s’offrent à nous pour calmer l’avalanche

Les petites tempêtes de neige par exemple, ça arrive et faut pas se culpabiliser

C'est pas con, ok?


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