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Sandrine Demers

Merci de ne pas toucher.


J’avais envie de poser du bardeau sur mes épaules

Faire de mon corps ma maison, ma propriété

J’ai voulu owner mon corps, trop souvent porte-parole de causes que je ne supporte même pas

De gens dont je ne connais pas le prénom

Des gens qui portent la cravate juste pour avoir l’air de quelqu’un

J’ai changé ma pancarte VACANTE (avec le A manquant) pour QUAND ÇA ME LE DIRA (en grosses lettres néons)

Parce que mon corps est outil de parole

Pas seulement ce corps sexualisé qui te fait jouir

Mon corps fera réfléchir au-delà du pipi-caca et des érections

Un corps qui va marquer bien au-delà de la ceinture et des mamelles qui te font lever

Parce que mon corps en a assez

Assez d’être mutilé par ces standards aiguisés

Assez d’être appelé comme cette machine à bébé

Je suis plus qu’une manufacture de pleurs et de petits pieds

J'en ai assez d’être sifflée comme les petits chats dans ta rue

Assez d’être sifflée, zyeutée comme un bacon de tempeh par des végés

Assez.

Assez de me sentir dans une petite boîte coincée qui m'opprime dès que je porte une jupe trop courte

Assez de devoir avoir l'air bête pour pas qu'il pense que je le veux dans mon lit

Je ne voudrais pas qu'il croit que mon montrage de canines sous-entend une invitation V.I.P in my pants

J’ai l’utérus en colère et le reste des organes aussi

Mes seins qui donneront à boire à mes enfants, sont tannés d’être réduit à la sexualité

Tannée que mes émotions soit réduites à mon cycle menstruelle

« T'es tu dans ta semaine?»

Non! J'ai l'droit d'être sensible sans avoir à cracher du sang par le bas.

Mon corps n’est pas qu’orgasmique

Mon corps est humain

Mon corps, c’est le mien

Il est bien temps qu'il me revienne

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