Sois indigné sois effrayé mais surtout souviens-toi
Si tu empruntes la rivière direction nord vois le cimetière
Et les patronymes tracés au couteau sur les arbres de la traversée
Hume le parfum de compost des corps maintenant nature
Vers carcasses d’oiseaux d’hommes lichens brindilles cocottes
Tu y seras un jour, sois humble de ta brève présence
Prie si ça t’aide oui prie puisque tout ça donne le vertige
Dans cette position mains vissées yeux mi-clos tu es si beau
Sans doute tu le resteras oui bien entendu tu le resteras
Rien n’est évidemment plus beau que l’homme conscient
qu’il est organique
Crédit photo: Marie-Joëlle Dionne