
On a regardé la semence décoller du sol
Une pousse qui avait germé de notre amour
Celui qui est né des feux d’artifices dans tes yeux et de mon sourire format XL
Une semence qui grandissait à vu d’oeil et que je prenais plaisir à arroser chaque jour
Pendant ce temps, tu t’occupais de désherber les alentours, enlever la mauvaise herbe et tout ce qui pouvait nuire à notre plantation
Cet arbre est vite devenu notre refuge
Nous y avons construit notre nid
Une p’tite cabane à l’huile de coude
Une p’tite cabane remplie de «je t’aime» et de p’tits bisous
Nous nous pensions infaillibles
Que notre cabane allait être waterproof, que cette construction là allait résister aux intempéries, contre vents et marées
Nous pensions que les bases de notre p’tite cabane étaient bien enracinées dans le sol, mais elles tenaient réellement qu’à un fil, celui de notre amour insouciant
Lorsque la première tempête est arrivée, nous avions tenu le ford
Nous étions plus forts que tout malgré les p’tits bobos à réparer
Quelques morceaux de notre cabane avait partis au vent, mais nous étions trop occupés à nous consoler
Avec le temps nous pouvions voir l’usure de nos chicanes ainsi que celle de nos pleures sur les planches, notre cabane n’était plus étanche
Elle absorbait nos pleures, mais non sans dommages collatéraux
Il aurait fallu demander de l’aide à notre assurance afin de bien reconstruire notre p’tit nid douillet
Demander si la reconstruction en valait la chandelle
Même si la flamme s'éteignait à vu d’oeil
Lorsqu’on essayait de peine et de misère de réparer les fissures et de recoller les morceaux, nous en avions oublié l’arbre, celui qui nous soutenait, celui qui avait abrité nos premières étreintes
La terre sous nos pieds devenait sec
Elle n’était plus autant fructueuse qu’à nos débuts où tu aimais y faire pousser tes petits fruits préférés
Les branches se brisaient, une à une, à force de leur faire porter le poid de notre amour rafistolé
Nous nous avions recouvert nos yeux de feuilles d’érable
Laissant notre amour guider nos pas
Un peu naïf nous dira t-on
Amoureux, nous répliquons
En repoussant toutes nos p’tites chicanes en se consolant,
Nous avons également créé une tornade à retardement,
Ce n’était qu’une question de temps avant que notre p’tit chez nous allait être ravagé par ce tragique événement, une accumulation des tempêtes d’hier
La cabane s’écroulait, laissant une tonne de débris nous séparer,
En dessous des débris mon cœur était écorché
Notre arbre ,lui, était hypothéqué par les patchs qu’on lui avait apposées
Nous avons trop souvent négligé la profondeur de nos blessures
Aveuglés par les feuilles sur nos pupilles et cet amour éblouissant qui était devenu venimeux
Après la tempête fatale, je suis retourné à notre arbre, j’y suis retourné pour aller voir comment il se comportait…
Il y avait beaucoup de mauvaises herbes autour de lui, les décombres étaient toujours là.
On pouvait voir que l’écorce s'était reformée, mais que les cicatrices apparaissent encore.
J’y ai fait du ménage...
Je suis venu m’y réfugier plusieurs fois
J’avais l'impression d’y sentir ta présence même si tu n’y étais plus
Je suis venu m’y réfugier, car je me suis tellement consacré à cet havre
Cela me donnait l’impression de seulement pouvoir me retrouver dans les retailles de ce qu’on avait construit
Je m’étais tellement donné que je m’étais égaré…
Malheureusement je t’ai perdu, mais heureusement je m’y suis retrouvé