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Te vivre


Je ne t’ai pas encore emprisonné sur papier, quelque chose d’assez inhabituel pour moi, mais qui me semble si naturel à ne pas faire en ce moment. Remarque, d’écrire cette phrase est assez contradictoire, voire ironique.

Je pense que c’est un bon signe par contre, que le besoin de me vider de mots à ton sujet ne soit pas encore apparu. Je suis toujours, voire trop, dans mes mots, ma tête, mes carnets et mes fichiers Word, que parfois j’en oublie le moment présent, je ternis les souvenirs à trop les tordre pour pouvoir en tirer le maximum de phrases et d’idées.


Te protéger de ce mécanisme que j’ai moi-même créé m’est venu comme un instinct de survie, un instinct que je n’ai jamais vécu encore. Tu appartiens à ma réalité, pas à mes carnets. Je ne suis pas le genre de personne à compartimenter ma vie, peut-être que cela me serait utile parfois. Pour toi, cela me semble une bonne idée. Non pas que tu n’es pas assez important ou intéressant pour que je te conserve sur écrit. Je te protège de mes mots, je crois, parce que je n’ai pas envie de te partager, de partager nos moments - on peut voir ici encore une fois la belle ironie de ce texte -.


Je vis avec l’adage; être dans la vie d’un.e écrivain.e c’est un choix risqué, vous pourriez finir dans un texte. Cet adage s’applique à la majorité des gens qui sont dans ma vie, je m’inspire un peu de tout le monde qui me côtoie. Cependant, et je ne sais toujours pas pourquoi, toi je n’ai pas envie de t’écrire. Je veux te vivre.


J’espère qu’un jour tu comprendras ce pouvoir que tu as, d’être capable de me faire sortir de ma tête, de me ramener dans le présent et hors de mes pages.

Pour le temps que, ceci - lire ici toi et moi- durera, sache que j’en profite le plus possible et que pour cette durée, tu restes bien protégé et au chaud dans ma cage thoracique et non sur des feuilles froides.


Rédigé par : Raphaëlle Martineau

Révisé par : Gabrielle Landry-Demers

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